On a souvent des coups de mou, des baisses de moral ou des épisodes de tristesse passagère. Aussi, il est important de s’intérroger sur ce mal et de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une dépression. Comment faire la différence entre la déprime et un état dépressif ?
Un terme employé à toutes les sauces
L’emploi du mot « dépression » est devenu très courant dans les conversations. Tout le monde à tendance à qualifier un peu trop vite un état de dépressif, que ce soit avec empathie et soutien ou au contraire pour dénigrer la personne: « Non mais laisse tomber lui de toutes façons il est dépressif ». Vous avez sûrement déjà entendu ou peut-être dit ça de quelqu’un simplement en vous basant sur un fait isolé. De plus, vous n’êtes pas médecin et il s’agit la plupart du temps d’un jugement à l’emporte pièce. Mais il est important de bien faire la différence car la dépression est une maladie sur laquelle il convient de poser un diagnostic, alors que la déprime est plus proche d’une émotion. Et qui dit maladie dit traitement approprié, donc il ne faut pas laisser la dépression s’installer sans réagir. A l’inverse, inutile de se surmédicamenter pour une simple basse de moral passagère.
La déprime, c’est quoi ?
Etre déprimé, c’est avoir la cafard. Cela arrive plus ou moins régulièrement à tout le monde. Il fait gris dehors, on a l’impression de ne pas avancer sur un dossier, une personne nous manque, on a regardé un documentaire triste à la télé … Les occasions ne manquent pas de nous faire ressentir une baisse de moral. Et loin de nous l’idée de juger si la raison est valable ou pas, chacun réagit comme il peut à ce qui l’entoure en fonction de sa personnalité, du contexte mais aussi de son histoire personnelle. Et cela peut aller du coup de mou passager à l’impression de se noyer dans un océan d’idées noires, ou se sentir triste, agacée, frustrée, fatiguée … Cet état peut parfois perdurer mais finit toujours par disparaitre sans vraiment qu’on sache pour quelle raison. Parfois on a mis nos chance de notre côté en faisant un peu de sport, en dormant plus ou mieux ou encore en travaillant sur des pensées positives.
La dépression est une maladie
Il y a plusieurs choses à savoir sur cette maladie. Tout d’abord, il ne s’agit pas d’un manque de volonté de la personne. Ce n’est pas non plus une question de caractère. Non il ne suffit pas qu’elle décide de se bouger, qu’elle arrête de prendre tout mal ou je ne sais quoi. C’est un état contre lequel elle ne peut rien seule et qu’elle n’a pas choisi délibérément. Une autre chose méconnue c’est qu’une personne dépressive peut aussi ne pas en montrer les symptômes. Cela peut être des personnes qui ont l’air enjouées, sortent beaucoup, sont souvent entourées, sourient …
La dépression peut donc toucher n’importe qui et à n’importe quel moment. Selon l’inserm, entre 15 et 20% de la population connait un état dépressif à un moment de sa vie. Il existe plusieurs facteurs de risques à la dépression. Le plus évident ce sont des évènement difficiles ou traumatiques comme la perte d’un proche, de son travail, une rupture ou des violences. Il y a aussi des facteurs neuro biologiques car on observe un déficit ou un déséquilibre des neurotransmetteurs dans le cerveau chez les personnes dépressives.
Comment différencier déprime et dépression ?
Si la déprime et la dépression ne sont pas la même chose, comment peut-on faire la différence entre les 2 ?
Tout d’abord il faut prendre en compte le facteur temps. La déprime est un état passager. Si ce mal être perdure, alors il peut s’agir d’une dépression. Ensuite on peut se concentrer sur les symptômes. L’Assurance Maladie propose un test très simple pour s’auto-évaluer. Si vous présentez au moins 3 des symptômes suivants, on peut alors parler de dépression: une tristesse constante, qui perdure au-delà de quinze jours et qui s’accompagne parfois de pleurs, un abattement et une perte d’intérêt et de plaisir pour les activités du quotidien, et enfin une réduction de l’énergie et une fatigue anormale, que le sommeil n’améliore pas.
En plus de ces symptômes on observe souvent des troubles périphériques tels que: une dévalorisation de soi, une perte de confiance en soi et d’estime de soi ; un sentiment d’inutilité et une culpabilité excessive et injustifiée ; une vision du futur et de la vie très négative avec des perspectives pessimistes ; des pensées autour de la mort en général, et parfois autour du suicide ; une diminution de la capacité de concentration, d’attention et de mémorisation ; une dégradation du sommeil, ou encore une perte de l’appétit qui peut entraîner un amaigrissement.
Si vous vous reconnaissez dans ces symptômes ou si vous pensez reconnaître un proche (il n’est pas toujours évident de se rendre compte que l’on est dépressif), il est important d’aller consulter un médecin qui posera un diagnostic et saura vous proposer un traitement adéquat si nécessaire.