Si la polygamie est un terme assez connu, la polyandrie – plus précisément appelée polygamie féminine – l’est en revanche beaucoup moins. Nous nous proposons dans cette rubrique de vous le faire découvrir.
La polygamie : sa définition, ses écueils
La polygamie est le fait pour un homme ou une femme d’avoir plusieurs partenaires. Elle se subdivise en polyandrie (une femme ayant plusieurs maris) et en polyginie (un homme ayant plusieurs épouses). La polyandrie – terme qui prend sa source du grec polys, qui signifie beaucoup et andros, qui veut dire homme. Cette pratique, encore marginale, est présente dans des sociétés matriarcales et dans certaines tribus. En revanche, la polyginie existe dans de nombreux pays. Dans la plupart des cas, le nombre de conjointes que peut avoir un homme est limité à quatre. Mais certains états ne fixent aucune limite au nombre d’épouses que peut comprendre une union polyginique.
Le polygamie est, à tous les égards, une pratique ancestrale malgré le fait qu’elle soit encore admise dans nos sociétés modernes. À une lointaine époque, les avantages que la polyginie procurait étaient surtout d’ordre socio-économique. Parce qu’il n’y avait aucune restriction quant au nombre de naissances, chaque femme du foyer procréait à souhait et pouvait ainsi offrir une main-d’oeuvre considérable. Les petits garçons, en plus de leurs tâches de production, avaient pour principales missions la protection des membres de leur famille et l’entretien de tout le groupe. Les petites filles, de leur côté, étaient surtout responsables des corvées ménagères en attendant de fonder leur propre famille.
En ce qui a trait à la polyandrie, son principal défaut réside dans le fait que la paternité demeure presque toujours incertaine.
Dans ce système où les femmes ont de multiples maris, les relations entre l’enfant et le père sont indéterminées. C’est ce qui cause en grande partie l’échec de cette pratique.
D’autre part, il est loin d’être sûr que les femmes trouvent toujours leur compte dans les sociétés où la polyandrie domine. Car elles doivent se soumettre encore et toujours aux lois patriarcales pour diverses raisons, l’abus de pouvoir masculin en tête de liste.
La monogamie est-elle naturelle ?
Certains psychologues évolutionnistes affirment que les êtres humains, à l’instar de la plupart des animaux, ont d’abord été foncièrement polygames. Pourquoi ont-ils délaissé la polygamie pour privilégier la monogamie ? Plusieurs théories existent à ce sujet. La version la plus plausible suggère que la monogamie favoriserait le taux de survie des enfants car la paternité pouvant être déterminée, les hommes ont plus tendance à veiller et à soutenir leur progéniture. La monogamie est profusément promulguée depuis plusieurs siècles par diverses sociétés et le couple exclusif est devenu la forme d’union adoptée par la majorité de la population.
Il n’en demeure pas moins que la monogamie chez l’être humain est un véritable mystère. Si certains experts sont d’avis qu’elle est naturelle, d’autres, qui se réfèrent aux relations entre animaux … Qui sont majoritairement polygames … Croient au contraire qu’elle ne l’est pas. Les hommes souhaitent certes être de bons compagnons de vie et de bons pères. Mais sont-ils prêts à restreindre leur contribution humaine à ces deux seuls rôles ? Si les femmes mettent un terme à tant d’unions, serait-ce qu’elles considèrent que les hommes peinent à remplir leur part du contrat ? Une chose est certaine, les femmes veulent la monogamie plus que les hommes.
Le polyamour : une autre forme de polyandrie
La polyginie est interdite en Occident, tout autant que la polyandrie. Elles peuvent par contre se retrouver sous une autre forme, qu’on appelle le polyamour. Certains individus jugent qu’il est naïf de croire que la vie de couple met un terme à leur besoin de nouvelles rencontres, d’aventure, de découverte. Ils s’autorisent alors à aimer et à vivre une multitude de relations amoureuses, avec le consentement du ou des partenaires.
Dans les relations monogames, les deux membres du couple ont tendance à s’oublier. À faire taire leurs envies personnelles au profit d’une vie à deux remplie de contraintes. Voire de frustrations. Le polyamour offre au contraire des perspectives excitantes car il ouvre le champ des possibles. Les relations humaines ne sont pas manichéennes, elles sont quelque peu floues et remplies d’incertitudes. En choisissant le polyamour, nous concevons les ambiguïtés de la vie non plus comme des obstacles mais comme un tremplin vers une liberté enivrante.